[14.11]
La mort d'un fonctionnaire du Bureau of Intelligence and Research très
impliqué dans la dénonciation de la production de fausses preuves sur
la présence d'armes de destruction massive en Irak sème le trouble dans
les couloirs du Département d'Etat.
John Kokal, 58 ans, fonctionnaire du Bureau of Intelligence and Research / Near East and South Asian Division (INR/NESA)
a été retrouvé mort le 7 novembre en fin de soirée. Il était un des
fonctionnaires les plus actifs dans la dénonciation des fausses preuves
sur la présence d'armes de destruction massive en Irak. En charge de
l'analyse du renseignement sur l'Irak avant et pendant l'intervention
américaine, John Kokal avait assisté aux premières loges aux manœuvres
des néoconservateurs pour exagérer l'évaluation de la menace du régime
de Saddam Hussein. L'enquête de police indique qu'il
aurait pu se jeter depuis le toit du Département d'Etat. Son corps a
été retrouvé au fond d'un puits de lumière de 6 mètres de hauteur, huit
étages au dessous du toit du siège du Département d'Etat, aux abords de
la 23e rue tandis que sa femme, Pamela Kokal, employée au Bureau of Western Affairs,
l'attendait au parking. La police de Washington n'a pas éliminé
l'hypothèse d'un homicide en raison des circonstances mystérieuses dans
lesquelles son corps a été retrouvé. Kokal ne portait en effet ni veste
ni chaussures, alors que la température extérieure était d'une douzaine
de degrés seulement. Selon un ancien employé de l'INR, il est
impossible que Kokal ait pu avoir accès tout seul au toit du
Département d'Etat. Les locaux de l'INR sont situés dans un lieu
sécurisé très sensible qui ne dispose d'aucune fenêtre. La seule
ouverture à laquelle il aurait pu avoir accès a été blindée et
condamnée.
W.M.
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